Réalités énigmatiques

Dès le septième mois, un fœtus humain peut distinguer des ombres et des nuances dans la lumière. Ainsi, son rythme cardiaque s’accélère lorsqu’une source de lumière forte est dirigée sur le ventre de sa mère. A la naissance, un bébé peut voir à une distance de 18 à 20 cm, juste assez pour pouvoir regarder sa mère qui le nourrit. Puis, autour de deux mois, l’enfant cherche le regard des personnes qui se présentent à lui.

Il y a tellement plus à voir que ce que notre œil ne nous montre. Vous rappelez-vous du moment où vous avez compris que la porte d’entrée de votre maison, celle par laquelle votre mère disparaissait et réapparaissait, n’était qu’une porte parmi tant de portes d’une infinité de maisons ? Le monde qui vous paraissait infini et terrifiant n’a cessé de se rétrécir au fur et à mesure que vous appreniez à le regarder et à le comprendre.
Mais l’apprentissage de notre œil s’arrête-t-il à la première compréhension que nous avons des choses ? Nous n’interrogeons plus les images qui rythment notre quotidien. Ces photographies nous invitent à redevenir l’enfant au regard interrogateur que nous étions. Un reflet inattendu, une perspective détournée, et nous nous retrouvons en face de l’énigme du monde qui nous entoure. Remettre en question la réalité devant nos yeux nous ouvre l’esprit vers une autre réalité invisible, vers le monde des filigranes et des négatifs.

Que signifierait le mot « espoir » si nous n’avions pas la capacité de nous projeter dans une autre réalité ? Et si nous ne voyions du monde que des nuances de lumières et les ombres d’une réalité merveilleuse que nous n’avons pas encore appris à regarder ?